La durabilité du système laitier international

A l'occasion du sommet mondial du Lait, Afdi (Agriculteurs français et développement international) propose, à travers la note jointe, une analyse des impacts des importations de mélanges MGV en termes de durabilité, et propose des recommandations pour améliorer les répercussions sociales et environnementales du système laitier international.

Résumée

La protection, la valorisation et le développement de la production laitière en Afrique de l'Ouest sont un enjeu majeur pour la région.
Dans un contexte où la production laitière demeure insuffisante pour répondre à la demande au sein de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)1, les importations ont une place considérable dans l'approvisionnement de la région. Ainsi, l'Afrique l'Ouest importe près de 60% des produits laitiers qu'elle consomme, avec des conditions différentes selon les pays.
Les importations ouest-africaines de poudres de lait écrémé enrichies en matières grasses végétales (mélanges MGV) ont augmenté significativement à partir du milieu des années 2010. Depuis 2014, ce type d'importation a dépassé celle des poudres grasses et écrémées. Compte tenu des écarts de rendement entre les fabrications laitières ouest-africaines et les productions importées, et des faibles droits de douane appliqués aux frontières de la CEDEAO (5% pour les emballages de plus de 25 kg, contre 25% dans la communauté d'Afrique de l'Est par exemple2), la concurrence-prix des poudres importées a des impacts considérables sur le marché ouest-africain.
Cette évolution a suscité des contestations des organisations agricoles et de la société civile, qui dénoncent les effets de cette concurrence sur les productions nationales et les conséquences socio-économiques pour les exploitations familiales.