Genre et Migrations à la journée des égalités | Tandems Solidaires

81 Lycée du Sidobre - Castres, Tarn

Contexte du projet

L'association E-Graine a été lauréate du dispositif Tandems Solidaires avec son projet « Genre et Migrations à la journée des égalités ! ». En partenariat avec le lycée du Sidobre de Castres, ce projet vient s’inscrire dans le cadre global du projet d'établissement : l'organisation de la journée des égalités au lycée. Les élèves concernés directement par le Tandem Solidaire seront les « ambassadeurs » du sujet des migrations lors de cette journée. Ce projet s'inscrit également dans la lignée du travail effectué en classe autour de la migration en 2nde BAC Pro, et y apporte un volet de travail en partenariat avec une association et une ouverture culturelle.

Objectifs pédagogiques

Les objectifs pédagogiques de ce projet sont :

• Sensibiliser aux différents types d’inégalités existantes dans le monde, au sujet des migrations et du genre, et à la perception que nous en avons ;
• Exprimer son point de vue, écouter les autres et débattre ;
• Déconstruire et analyser les représentations stéréotypées que nous avons de la migration ;
• Remettre la complexité et l’humain au cœur des histoires migratoires ;
• Créer un support de type affiches ou diaporama valorisant les acquis du projet (pour la Journée porte ouverte et Journée des égalités) ;
• Accompagner les jeunes dans la mise en place des actions imaginées autour de l’exposition Lisa : l’histoire dont vous êtes la migrante, lors de la journée des égalités.

Activités menées

Phase 1 - Recueil des représentations et préjugés sur l’Autre

La première phase a consisté en une interconnaissance du groupe de jeunes avec pour but d’adapter les animations en fonction de leurs attentes et envies. Les élèves devaient alors évoquer « Ce qui les faisait rester » dans le parcours et au contraire « Ce qui les faisait partir ». Ce moment est primordial au début d’un parcours de sensibilisation, car il permet aux animateurs d’adapter leurs contenus et d’augmenter l’appropriation des actions par les élèves. Un « bingo humain » a ensuite été réalisé. L’idée de cette animation était d’apprendre à se connaître, se découvrir et échanger avec le groupe. Les jeunes, munis d’une grille de bingo, ont dû remplir le plus vite possible toutes les cases, chaque case représentant une affirmation. Les jeunes devaient alors discuter les uns avec les autres afin d’associer chaque affirmation à une personne du groupe. Cela a permis aux jeunes de se découvrir sous un angle qu’ils ne connaissaient pas. Cela participe à la mise en place d’un cadre de travail favorable au débat. Enfin, afin de faire ressortir les représentations et préjugés que les jeunes pouvaient avoir sur l’Autre, l’animation intitulée « Jeu du pain d’épice » a été réalisée. Sur des silhouettes de pain d’épice, séparées en deux par une ligne, les élèves ont été invités à écrire et dessiner d’un côté tout ce qu’ils trouvent caractéristique du fait d’être Européen.ne (réelle ou fictive) et de l’autre côté, ce qu’ils trouvent caractéristique du fait d’être Asiatique. Cet exercice a permis de travailler sur les représentations stéréotypées des différentes régions du monde et d’interroger toutes les idées reçues qui pouvaient graviter autour de cela. Pour la partie Europe, voici les grandes idées que l’on retrouve « baguette », « papiers français », « chrétiens », « pâtes » ; tandis que dans la partie Asie, nous retrouvons les termes suivants « technologies », « arts martiaux », « sushis », « yeux bridés », « ninjas ».

Phase 2 - Examen des idées reçues sur les migrations

Après avoir évoqué progressivement les idées reçues que les élèves pouvaient avoir sur l’Autre ; l’association avait pour but d’examiner les idées reçues autour des migrations internationales. La séance a débuté par un energizer, le « Jeu de la carte du monde » ; l’espace classe représentant une carte du monde géante, les élèves devaient alors se placer premièrement selon leur lieu de naissance puis selon le lieu où ils rêveraient de voyager. Cet exercice permet aux élèves de se mettre dans le cadre de l’atelier et de parler de leurs rêves. Suite à ce jeu de départ, un « Photolangage des Migrations » a été réalisé. Une soixantaine de photos, représentant de près ou de loin les migrations étaient installées au centre de la classe. Les élèves devaient alors choisir deux photos ; une qui selon eux représentaient les migrations et une autre qui ne représentait pas du tout les migrations. Cela a permis d’évoquer leurs représentations mais également de débattre sur les différents points de vue des jeunes. La plupart des élèves avaient une représentation des migrations liée à l’exil. Ils voyaient ainsi les migrations quasi uniquement sous la contrainte et les persécutions ce qui a permis de déconstruire cette vision et de valoriser tous les motifs de migrations.

Phase 3 - Médias et Migrations

Suite aux discussions de la séance précédente, cette phase a consisté en l’analyse du traitement médiatique des migrations. À partir d’une vingtaine de unes de journaux traitant des migrations, les élèves ont été invités à analyser les mots, le discours ainsi que les images utilisées pour parler des personnes en situation de migration. Après l’analyse et l’observation des grandes tendances faites, le but était de détourner les unes de journaux des médias en les rendant positives. Les jeunes ont ainsi produit leurs propres unes de journaux sur les migrations. Cette phase a également servi à évoquer le langage utilisé pour parler des personnes en migration et d’évoquer la notion de frontière.

Phase 4 - Exposition « Lisa, histoire dont vous êtes la migrante »

« L’exposition de Lisa : histoire dont vous êtes la migrante » a été installée pendant une semaine au sein de l’établissement. Cette exposition invite ses visiteurs à construire le parcours de Lisa, jeune fille née au Tchad, qui a 6 ans au début de cette histoire. Nourrie d’histoires vraies et de ressources documentaires, chaque affiche appelle ses visiteurs à faire des choix déterminants, à répondre à des questions ou à s’en remettre au hasard de la vie pour arbitrer du parcours de Lisa qui pourra rester au Tchad ou tracer progressivement l’une des routes migratoires, qui la conduira peut-être jusqu’en France. Un périple qui conduit - parfois – à passer par la Libye, la Méditerranée, l’Italie et les centres de rétention. Quand ce parcours parvient jusqu’en France, s’ouvrent alors d’autres défis humains, administratifs, juridiques, etc. Les jeunes ont alors été invités à s’engager dans un processus d’immersion au cœur des enjeux, des dangers et des aléas des migrations féminines. Ils ont pu découvrir les migrations en se « mettant à la place de ». De plus, l’idée était qu’ils vivent l’exposition immersive, mais également qu’ils apprennent à l’animer eux-mêmes pour qu’ils puissent, à leur tour, l’animer lors de la « Journée des égalités » du lycée et appréhender encore plus la thématique.

Phase 5 - Journée des égalités !

La dernière phase a consisté en l’organisation de la « Journée des égalités » au sein du lycée. L’objectif de cette journée était de faire découvrir aux élèves des initiatives autour de la solidarité et des égalités. Ainsi, plusieurs associations sont venues animer des ateliers pour sensibiliser les jeunes aux thématiques suivantes : inégalités mondiales (E-graine), migrations (SOS Méditerranée / E-graine), discriminations (e-graine), homophobie (SOS Homophobie). Les élèves ont ainsi pu animer « L’exposition de Lisa » et réaliser la médiation aux autres élèves du lycée tout en animant des ateliers annexes (qu’ils avaient déjà vécu pendant le parcours avec E-graine) : Dessine-moi une frontière, photolangage des migrations et Mots des migrations.

Bilan / Résultat

Plusieurs changements ont pu être observés :

• Perception plus positive des migrations ;
• Découverte des différents mots pour parler des personnes en situation de migrations ;
• Déconstruction des idées reçues autour des migrations ;
• Perception des inégalités de genre ;
• Travail en groupe facilité.

Le + du projet

Les élèves ont dans la globalité apprécié le projet ; ils ont pu travailler en groupe avec des méthodes d’éducation populaire. Ils ont pu déconstruire leur vision sur les migrations et ouvrir leur regard sur le monde.

Documents associés